Le Monde Edition du
19-20 Novembre 2000
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Appel pour la
Palestine
Plus de
220 morts et des milliers de blessés et d’handicapés parmi les Palestiniens de
Cisjordanie, Gaza et Israël en six semaines. Provocation religieuse, arrogance
et répression brutale sont les seuls lots d’un peuple qui réclame le respect de
son droit à la vie et à la justice.
Nous,
Français d’origine arabe ou Arabes résidents en France, préoccupés par la
situation dramatique en Palestine, souhaitons, dans un esprit de dialogue et
d’ouverture, exprimer ce qui
suit :
-
Continuer à imposer au peuple palestinien
un régime d’apartheid n’est pas acceptable. Après un demi-siècle de
souffrances, ce peuple a le droit
de vivre debout. Ce droit passe par la création d’un État souverain, avec
Jérusalem-Est pour capitale.
-
Une paix juste et durable au Proche-Orient
ne pourra se faire que si elle est fondée sur le Droit international, le
respect des résolutions de l’ONU qui implique la restitution de tous les
territoires occupés en 1967 et le droit au retour des réfugiés palestiniens.
-
L’entêtement suicidaire du gouvernement
israélien, son refus de respecter et de mettre en œuvre les engagements qu’il a
pourtant lui-même pris et signés,
la fuite en avant qui consiste à poursuivre une politique de violence,
d’annexion et de discrimination est la raison essentielle de l’embrasement
actuel.
-
L’avenir des citoyens israéliens ne peut
être dissocié de celui des Palestiniens. Les uns ne connaîtront pas la paix
sans les autres.
-
Nous saluons fraternellement l’appel
de juifs français publié dans Le Monde du 20 octobre 2000. Leur
honnêteté intellectuelle, leur lucidité et leur courage raniment en nous
l’espoir d’une paix équitable et durable ;
-
Nous appelons la France à assumer ses responsabilités politiques
et humaines pour aider le peuple palestinien et pour contribuer à la
construction d’une solution juste.
-
Nous rejetons et condamnons sans appel toute dérive
raciste ou confessionnelle, et tout acte ou propos racistes, au Proche-Orient
et en France, quels qu’en soient les instigateurs, et notamment la profanation
de synagogues et les agressions contre les écoles juives. La lutte du peuple
palestinien est juste par elle-même.
Signataires:
Ahmad Abdel-Rahim (ingénieur), Joseph Abdou (professeur d’université), Chokralla
Abdul-Massih (médecin), Ahmad Abodehman (romancier et journaliste), Walid Achi
(chirurgien), Adonis (poète), Etel Adnan (poétesse), Roula Aita, Samir Aita
(ingénieur), Bakri Aladdin (maître de conférences, Inalco), Edouard Attamian, Issa
Al- Ayoubi (journaliste), Hassan Al-Chami (journaliste, écrivain), Farès
Al-Choufi (entrepreneur), Rami Alkoum (chimiste), Badr Eddin Arodaky (critique
littéraire), Abdul-Hamid Atassi (ingénieur), Ghanem Atassi (cancerologue), Andrée
Audi (écrivain), Houda Barakat (romancière), Salwa Ben Abda (écirivain), Mohammed
Ghazi Ben Amor, Jamel Eddine Bencheikh (poète), Tahar Ben Jalloun (romancier), Fathi
Ben Slama (psychanalyste et poète), Mohammed Berrada (romancier), Mouiz Bin
Zid, Djamel Bouras (athlète), Malik Chaabouni, Nahla Chahhal (écrivain), Djamel
Charni, Maria Chatti-Gautier (banquière), Hatem Dohni (banquier), Zeinab
El-Aaraj (poétesse), Ouassini El-Aaraj (romancier), Walid El-Dahouk
(journaliste), Edmond Amran El-Maleh (écrivain), Mohammed S. El-Yamani
(traducteur, bibliothécaire), Safa Fathi (poétesse), Nina Fayad (biochimiste), Hachem
Fouda (maître de conférences à Paris VIII), Waddah Garmane (cardiologue), Burhan
Ghalioun (professeur des universités), Hachem Mohammad Hachem (économiste), Sobhi
Hadidi (écrivain), Nada Haidar (chargée de cours à l’université), Bassel Haidar
(Chercheur, CNRS), Boutros Hallaq (maître de conférences), Maha Hammad
(psychanalyste, psychiatre), Mohammed Harbi (historien, profeseur des
universités), Ali Hariat, Bachir Hilal (éditeur), Khalida Isreb (traductrice), Abdullatif
Isreb (directeur de société), Sahbi Jérad, Kadhim Jihad (écrivain), Nabil
Joma’ah (médecin), Hicham Jurdi (cinéaste), Mazen Kahhaleh (radiologue), Jad
Kassab (médecin), Michel Kassir (écrivain), Vénus Khoury-Ghata (poétesse), Amrouch
Kies, Renée Kodsi, Walid Kowatli (metteur en scène), Fadi Mahmoud (ingénieur), Issa
Makhlouf (écrivain), Fayez Malas (économiste, traducteur), Ziad Malas
(normalien), Alia Mamdouh (romancière), Camille Mansour (professeur des
universités), Maria Mansour, Kinan Mansour, Farouk Mardam-Bey (éditeur et
écrivain), Ayssar Midani (informaticienne), Jamil Midani (architecte), Hachem
Mouawieh (libraire), Samia Naïm (chercheur CNRS), Salwa Neimi (poétesse), Khalil
Neimi (chirurgien, romancier), Nabil Naoum (romancier), Ouardia Oussedik
(éducatrice), Abdul-Amir Rikabi (écrivain), Hachem Saleh (chercheur, écrivain),
Habib Selmi (romancier), Gilbert Sinoué (écrivain), Salah Stétié (poète), Kamel
Trabulsi, Leila Turki (architecte), Nizar Touzi (professeur des universités), Rashid
Said Yagoub (journaliste), Sadek Ben Haj Yedder, Tamara Zein, Orass Zibaoui
(journaliste), Nissan Zouhour (dentiste), Hayan Zouhour (ingénieur).