Investissements Emiratis au
Maroc : De gros contrats dès juillet
prochain
Benhamed Mohammadi 25 Juin 2007
Les Emirats Arabes Unis (EAU) sont
en passe de devenir le premier investisseur étranger direct dans le
Royaume, au moment où les IDE des principaux Etats du CCG (Conseil
de coopération du Golfe) se positionnent au premier rang des apports
en capitaux dans toute la région du Maghreb.
Salah Salem Bin Omeir Al Shamsi, PDG d’Al
Qudra Holding.
Avec un volume estimé à près de 5 milliards de dollars au Maroc,
les IDE des EAU battent un record absolu, toutes nationalités
confondues, en l’espace de quelques années seulement. C’est que les
gros gabarits d’Emaar, de Dubaï Properties et d’Al Qudra Al Kabida,
ont pris place dans le paysage économique national, dans un esprit
de partenariat stratégique s’inscrivant résolument dans la durée.
Ces initiatives marquantes sont renforcées par la venue, au début de
cette semaine, d’une vingtaine de grands opérateurs de l’Emirat
d’Abou Dhabi, dans le cadre de l’échange de visites d’affaires entre
les Chambres professionnelles des deux Etats, en charge du commerce
et de l’industrie. Et ce ne sont pas les «grosses cylindrées» qui
manquent à l’appel, avec la présence remarquée du boss de la chaîne
d’hôtels de luxe Rotana, Nacer Mohamed Annouwayss, en quête
d’opportunités et d’espaces fonciers dans les régions d’Agadir, de
Marrakech et de Casablanca. D’autres opérateurs, et non des
moindres, actifs dans les secteurs des hydrocarbures (le groupe
Al-Hajiri International), les études d’ingénierie (IFOP) et autres
étaient de la partie. Le message est clair: «nous sommes preneurs
pour toutes les opportunités d’affaires qui s’offrent à nous, avec
le meilleur taux de retour d’investissements, dans toutes les
régions du Maroc, tous secteurs confondus», persiste et signe
l’ingénieur PDG d’Al Qudra Holding, Salah Salem Bin Omeir Al Shamsi.
Le grand mérite de ce «rêveur» qui pilote la plus grande compagnie
générale d’investissements du monde arabe et du Moyen-Orient, expert
en placements financiers et en création de sociétés par actions, qui
a justement, en un temps record, fait d’Al Qudra Al Qabida d’Abou
Dhabi, une success story, toutes ses filiales (une quinzaine)
confondues, et de remplir à merveille une mission de «facilitateur»
et de «mise en relations suivies» entre hommes d’affaires des EAU et
du Maroc. En effet, c’est sous sa double casquette de patron du
holding et de président de la Chambre de commerce et d’industrie de
l’Emirat d’Aboudhabi, que Salah Al Shamsi a conduit la mission
d’opérateurs émiratis qui ont rencontré des représentants des
chambres professionnelles homologues marocaines en provenance de
plusieurs régions du Royaume. On dira, pour être exact, «triple
casquette», puisqu’aux deux premières citées, il faudra ajouter
celle de président de l’Union des Chambres de commerce des EAU,
représentant l’ensemble des Emirats de ce pays prospère du Golfe.
Les hôtes de notre pays, qui ont rencontré nos hommes d’affaires, le
Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement, sont disposés
à saisir les occasions dans les secteurs de l’immobilier, du
bâtiment, de l’habitat social, de l’industrie, des infrastructures,
du tourisme, du commerce, des services, de l’agriculture, des pêches
maritimes, et même des hydrocarbures. Le boss d’Al Qudra et
dirigeant de la délégation d’investisseurs Emiratis se montre
particulièrement dynamique dans l’effort de prospection et
l’exploitation des opportunités économiques sur nos terres. En
témoignent le partenariat initié avec des opérateurs marocains, en
créant des sociétés mixtes d’investissements intéressant
l’immobilier avec le Groupe Eddoha et l’agriculture en fondant la
société Ikhlas spécialisée dans la production et la distribution de
l’huile d’olive. Comme Al Qudra vient de prendre une option dans la
création d’une troisième société mixte dans le secteur des pêches
maritimes. Et le mieux est à venir, dès juillet prochain, avec la
signature de gros contrats intéressant les secteurs de l’immobilier
et du tourisme. Aucun chiffre du portefeuille d’investissements d’Al
Qudra n’est avancé, par mesure probablement de prudence vis-à-vis
des «concurrents» de la région du golfe qui s’intéressent de plus en
plus au Maroc. Des bruits circulaient sur un portefeuille global de
18 milliards de dollars à terme, mais Al Shamsi a écarté toute
estimation dans les conditions actuelles. «Ce que je peux vous
assurer, c’est que lorsque nous signons des contrats avec des
partenaires marocains, il ne peut s’agir que de volume important
d’investissements».