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Au delà des frontières
Le projet d’infrastructures routières reliant Agadir, au Maroc, à Gabès, en Tunisie, prend forme. Des appels d’offres devraient être lancés à l’international. Le point sur l’avancée des travaux.

Par Xavier RENARD

L’autoroute est-ouest est le maillon central du grand projet d’intégration maghrébine. La dimension de cette autoroute, 1 216 km, constitue un grand intérêt national, un défi pour 2008 », déclare Mohamed Lazhare Menasria, directeur général de l’Agence nationale des autoroutes algériennes (Ana), qui joue le double rôle de maître d’ouvrage et de maître d’œuvre de ce projet, évalué pour l’Algérie, à environ six milliards de dollars.
Pour autant, le pays semble avoir pris du retard dans les procédures et dans la mise en route des chantiers par rapport à la Tunisie et au Maroc. « On est légèrement en retard. Environ un tiers de l’autoroute a été réalisé ou est en cours de construction. On espère venir à bout de ces chantiers à l’horizon 2009-2010 », confie Noui Hamidi, responsable de planification à l’Ana.
Plusieurs facteurs expliquent ce retard.  Trouver les fonds n’a, en effet, pas été facile. Finalement accrédité par la Banque mondiale et financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social (Fades), cet ambitieux projet a déjà coûté 1,5 milliard de dollars.
Pour l’heure, ce sont des entreprises nationales (Somatro, Cosider TP) qui ont été chargées des premiers travaux. Mais, depuis quelques mois, les grandes multinationales de travaux publics lorgnent sur les prochains tronçons. La France, les États-Unis, les Émirats arabes unis, la Chine et l’Italie se sont manifestés auprès du ministre algérien des Travaux publics, Amar Ghoul, pour obtenir des concessions. Le savoir-faire, notamment pour les ouvrages d’art, pourrait retenir son attention. Ces éléments risquent de repousser, un peu plus, un projet déjà en retard.
En Tunisie, il semble que l’ouvrage avance à un bon rythme. Un fonctionnaire du ministère de l’Équipement et de l’Aménagement du territoire souligne : « La Tunisie est probablement un peu plus rapide que nos voisins, notamment algériens. Nous tenons les délais. Mais il reste plusieurs tronçons à concéder, qui pourraient être ouverts à la circulation au-delà de l’année 2010. Des appels d’offres seront lancés en Tunisie et à l’international. »
À l’heure actuelle, l’axe Tunis-Mesaken a été achevé sur 155 kilomètres. Le tronçon Mesaken-Sfax (100 km) est en passe de l’être et les derniers coups de pelleteuse sont donnés, sur les 67 kilomètres de Tunis-Oued Zarga, par le groupement tunisien Afrique Travaux Sorobout. L’ouverture à la circulation se fera dans quelques semaines. Il restera à mettre en œuvre 300 kilomètres jusqu’à la frontière algérienne et 130 en direction du sud.
L’enveloppe, prévue par le gouvernement tunisien, n’a pas été dévoilée. Selon ce fonctionnaire du ministère de l’Équipement, son montant devrait se situer entre « 2,5 et 3 milliards de dinars », soit 35 millions de dollars. Agnès Ouertani, attachée commerciale à la mission économique de l’ambassade de France, donne des chiffres plus précis : « On sait que la portion d’autoroute Tunis-Oued Zarga, qui se trouve un peu plus loin que Medjez el-Bab, vers l’Algérie, coûte 250 millions de dinars. Elle a été financée par un prêt Fades de 115 millions de dinars (1,5 million de dollars), remboursable sur vingt-deux ans. »
Au Maroc, cette autoroute transmaghrébine, qui représente un investissement de 4,9 milliards de dirhams, est financée en grande partie par des bailleurs de fonds internationaux (4,69 milliards de dirhams). L’Union européenne y participe à hauteur de 28 %.
L’autoroute qui relie Rabat à Tanger a été terminée à la fin de l’année 2004. D’une longueur de trente kilomètres, la section Tanger-Asilah a nécessité un budget d’environ 157 millions de dollars. Il faudra néanmoins attendre quelques mois pour voir les premiers véhicules emprunter cet axe sur lequel a été élevé le viaduc de Tahadart.
Karim Ghellab, ministre de l’Équipement, s’est félicité de la vitesse d’exécution des routes au Maroc : « Pour Asilah-Tanger, nous n’avons pas dépassé quarante-huit mois de travaux. Avec le viaduc, c’est une vraie performance. » 
Outre l’axe Tanger-Rabat, le tracé prévoit de réhabiliter 300 kilomètres de routes existantes, principalement au nord du pays, et d’en construire autant pour relier Tanger à Saïda.
Hormis la section Tétouan/El-Jebha, financée par la Japan Bank for International Cooperation – et dont la mise en chantier a été retardée – la livraison de la partie marocaine du tracé pourrait intervenir dès 2007. Les tronçons Tanger-Fnideq et Ras Kebdana-Saïda (60 et 20 km) – dont le financement est partagé entre le ministère de l’Équipement du Royaume et l’Agence de développement du Nord – sont sortis de terre.
Ce vaste projet, qui consiste à doter le Maghreb d’infrastructures solides, est donc en bonne voie. Nul doute qu’il aura des effets dopants sur le développement économique et social de la région.
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